Mondes futuristes : quels métiers d’avenir ?
Les ouvrages de littérature jeunesse font, depuis quelques années, l’objet de divers prix littéraires. A partir des listes de sélection 2010-2011 de plusieurs de ces prix (Prix Sorcières : Genesis, B. Beckett, Prix Ados Rennes : L’arche des derniers jours, E. Simard, Le prince des nuages, C. Galfard, Prix des incos : De l’autre côté de l’île, Goodman, Les clefs de Babel, C. Rozenfeld, Prix littéraire des Collégiens de Haute-Savoie : La cérémonie d’hiver, J-C. Mourlevat, Les enfants rats, F. Jay, Prix Littéraire des Lycéens et apprentis de PACA : Zen City, G. Hervier, Prix saint-Exupéry : Ceux qui sauront, P. Bordage, Prix Tam-Tam : Le World Shaker, R. Harland) nous avons choisi de nous intéresser aux romans de science-fiction destinés aux adolescents. Les romans d’anticipation ou de science-fiction offrent une vision d’un monde futuriste qui prend racine dans notre quotidien (Todorov, 1978). Nous souhaitons ainsi analyser la représentation du monde du travail qui transparaît dans ces autres mondes, qu’ils soient insulaires, parallèles ou futurs.
Pour ce faire, nous commencerons par dresser le panorama des métiers présents dans ces récits en proposant une classification des secteurs de travail représentés (très majoritairement scientifiques) : les auteurs reprennent-ils les métiers de la société actuelle ou bien en inventent-ils de nouveaux ? Quelle représentation du travail ces choix donnent-ils à voir au lecteur ? Puis nous analyserons l’organisation du monde du travail de ces univers imaginaires, ainsi que les valeurs qui y sont prônées ou dénoncées. Quelle critique de la société actuelle portent-ils ? Entre dystopie et utopie, ces récits s’arrêtent-ils à un constat négatif ou proposent-ils d’autres possibles, c’est-à-dire des alternatives à la configuration actuelle du monde du travail ?
Lire et écrire avec la littérature pour la jeunesse : un chemin vers la pensée critique ?
Nous proposons de dresser un panorama de la production littéraire offerte aux enfants à travers l’exemple représentatif du Prix des Incorruptibles (23 ans). Un comité de lecture composé d’enseignants, de bibliothécaires et de parents sélectionne six ouvrages par niveau, les élèves élisent Le prix parmi ces ouvrages. Il permet ainsi de donner un aperçu des exigences des adultes et des goûts des enfants quant à la production littéraire actuelle. Nous penchant sur les cinq dernières années pour le niveau CM2-6ème, nous analyserons en quoi cette production est le reflet de notre société et quels en sont les enjeux. Nous examinerons la portée des ces œuvres à travers leurs discours didactique, moral ou philosophique, et nous nous intéresserons au rôle joué par l’enseignant pour permettre aux élèves de devenir des « penseurs ». Nous développerons l’activité d’écriture comme propice à la réflexion et interrogerons son rôle dans l’appropriation d’une pensée critique.
Bibliographie:
Oeuvres de littérature pour la jeunesse:
Christophe Léon, Grand Pa, Thierry Magnier, 2010.
Gigi Bigot, Pépito Matéo, Les chaussures, Didier Jeunesse, 2010.
Irène Cohen-Janca, Les arbres pleurent aussi, Le Rouergue, 2009.
Alain Grousset, La guerre des livres, Gallimard Jeunesse, 2009.
Praline Gay-Para, Sous la peau d’un homme, Didier Jeunesse, 2007.
Agnès de Lestrade, Des Etoiles dans le cœur, Milan Jeunesse, 2010.
Mordicai Gerstein, Gisella et le pays d’avant, Naïve, 2006.
Martine Pouchain, Le Fils du loup bleu, Nathan, 2006.
Tauveron C., Sève Pierre, Vers une écriture littéraire ou comment construire une posture d’auteur à l’école : De la GS au CM2, Hatier, 2005.
Tozzi M., La pensée réflexive à l’école primaire, Edition Hachette éducation, 2001
Vygotski, Pensée et langage, La dispute, 1997.